La dernière rose de l’été
GENRE: roman graphique // EDITION: Sarbacane // AUTEUR: Lucas Hariri // SORTIE: août 2020
Pour sa deuxième BD, Lucas Hariri nous emmène sur la Riviera dans une ambiance estivale. Mais les apparences sont trompeuses... Sous les magnifiques cases saturées de couleurs vives se trame une intrigue qui mêle romances adolescentes et crimes psychologiques.
On retrouve dans ce nouveau roman graphique le goût de l’auteur pour la ligne claire et l’architecture moderne. Comme dans sa première BD, “L’aimant”, l’architecture joue un rôle de premier plan, l’intrigue se nouant entre les murs du bâtiment, dans ses coins et recoins, ce dernier devenant quasiment un personnage à part entière.
Si “L’aimant” se déroulait dans les thermes de Vals en Suisse, au style minimaliste et austère comme les montagnes qui les entourent (oeuvre du grand architecte Peter Zumthor), “La dernière rose de l’été” propose un décor aux antipodes: une somptueuse villa de style moderniste, dominant la mer de ses terrasses surplombantes et inondées de soleil. On pense tout de suite à la villa qui apparaît dans le final nocturne de “La mort aux trousses” de Hitchcock ou à celle dessinée par Will dans l’un des épisodes culte de Tif et Tondu, la “villa du Long-Cri” (1964).
C’est dans cette maison que l’intrigue va se nouer. Rose y passe ses vacances avec son beau-père autoritaire et collectionneur d’art amérindien, et ses nombreux amis qu’elle invite à des soirées au bord de la piscine. Rose va sortir de son désoeuvrement estival lorsqu’elle croise la route de Martin, jeune homme plus âgé qu’elle, habitant pour quelques semaines la maison d’à-côté. Commence alors une aventure qui mêle, dans un chassé-croisé, romance et meurtres en série, cases contemplatives et scènes d’action. Au fil des pages, la tension monte, le mystère s’épaissit…
De sous-entendus en doubles sens, le lecteur se retrouve au final avec plus de questions que de réponses et, pour en avoir le coeur net, la tentation est grande de remonter les pages à la recherche de l’indice qui nous aurait échappé.