THEE O SEES: Intercepted Message

LABEL: In The Red // SORTIE: août 2023 // GENRES: psychédélique, expérimental, garage rock

Ca bastonne sec chez Thee O Sees... Après plus d’une vingtaine d’albums, le groupe de Los Angeles dégage toujours la même énergie brute. La pochette du disque - un crâne connecté à des dizaines de câbles - montre une humanité à l’agonie face aux créatures siliconées qu’elle a engendrées. Si l’avenir s’assombrit, John Dwyer, le grand manitou du groupe, n’a pas capitulé face aux algorithmes, leur préférant, pour résister aux périls d’un monde toujours plus mercantile, les bonnes vielles recettes artisanales.

Contrairement au précédent (A Foul Form) qui tendait vers un son ultra speed, presque hardcore, ce nouveau disque est nettement plus pop, adoptant une tonalité synthétique et syncopée, quelque part entre synth pop 80ies (Devo) et expérimentations post punk. Le groupe mute donc encore une fois et réussit, avec des moyens limités, à nous embarquer à nouveau dans son univers.

Dès l’introduction (Stunner), Thee O Sees pose les bases d’une pop surboostée par sa double batterie, ses parties de guitares saccadées, ses riffs de synthés et la voix de Dwyer qui n’a pas l’air de plaisanter... Ce dernier épate par sa facilité à créer des mélodies, Intercepted Message, Goon, pour ne citer que ces deux titres, collant longtemps aux tympans. Sur Die Laughing (point culminant du disque ?), Thee O Sees crée une merveille de morceau - hypnotique, tribal, dansant - sur la base d’une rythmique motorik entrecoupée de décharges électroniques, guitares distordues et chants à moitié scandés. Du grand art.

L’album se termine sur un mode moins offensif. Hommage aux eighties versant sentimental, la ballade Always At Night offre un apaisement bienvenu avant la prochaine mutation…

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