LA BRIGADE

GENRE: BD // EDITION: La Joie de Lire // AUTEURS: Victor Hussenot // SORTIE: septembre 2024

Une histoire abracadabrante illustrée par des dessins délirants d’imagination dans des cases qui défient les lois de la gravité, le tout sur plus de 300 pages. C’est à quoi ressemble la dernière BD de Victor Hussenot publiée à La Joie de Lire.

On pourrait facilement se perdre en chemin, dans ce labyrinthe technicolor dans lequel nous fait rentrer d’un coup de baguette magique son créateur. Car c’est bien dans un monde enchanté que nous rentrons avec tous les ingrédients qui en font son charme: des magiciens, en l’occurrence les célèbres Merlin et Pierrot qui reprennent du service, une compagnie formée par trois inséparables comparses, une quête et des méchants, plein de méchants.

Mais ce serait oublier l’essentiel, l’auteur et ses super pouvoirs : ce dernier se fait un malin plaisir à se jouer des codes de la BD pour donner libre cours à sa fantaisie sans limites. On voit donc, au fil du récit, les héros tomber des cases ou s’envoler avec les bulles, on découvre un oiseau, l’oiseau fusain, qui a le pouvoir de gommer/effacer les mots, supprimant par là même l’effet des actions des personnages.

Les cases explosent sous les crayons de Hussenot, les marges disparaissent, rien ne résiste à l’imagination de l’auteur et à son désir de magnifier le dessin. A chaque page une surprise visuelle : là un personnage agrandi à la puissance 10, ici une action découpée dans des cases aux couleurs psychédéliques. Parfois, c’est sur deux pleines pages que l’auteur déploie ses paysages fantastiques, ses carte imaginaires, dans lesquels il insère en arrière-plan pléthore de détails comiques et de personnages iconiques issus de la pop culture. Les références sont plus ou moins évidentes, on retrouve les aventures de Philémon de Fred, des traces du Baron de Münchhausen, du Magicien d’Oz et de Où est Charlie (ce dernier apparaît d’ailleurs dans un des dessins).

Cette luxuriance visuelle pourrait frôler l’overdose, si Hussenot n’avait pris garde à donner à l’ensemble une grande lisibilité. Malgré une intrigue à en faire perdre leur latin à nos deux magiciens, elle reste au service de l’action. Et au milieu du déluge de personnages, les héros sont toujours faciles à identifier grâce à leur code couleur (le vert). Festival visuel, ode à la fantaisie, La Brigade n’a pas à pâlir face à ses illustres prédécesseurs et ne manquera pas de vous surprendre !

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