THE LEMONHEADS: Love Chant
LABEL: Fire Records // SORTIE: octobre 2025 // GENRES: indie rock, punk rock
Il a beau s’être exilé au Brésil, Evan Dando continue à être ce qu’il a toujours été, un mec cool (avec sa barbe, il ressemble d’ailleurs de plus en plus au Dude du Big Lebowski…) qui sort avec une nonchalance rare de bons albums à intervalles plus ou moins réguliers. Après deux disques de reprises, Varshons 1 et Varshons 2, le voici de retour avec un nouvel album lumineux, Love Chant, et son groupe accompagné de quelques vielles connaissances, Jay Mascis et Juliana Hatfield.
La soixantaine bien entamée, Evan Dando a l’air d’un éternel adolescent. Pas dans le sens où le temps n’aurait eu aucun effet sur lui, mais plutôt parce qu’il semble totalement connecté au moment présent, à l’écoute de ce qui se passe dans le monde. Dando n’est pas resté figé sur son passé – les années 1990 qui l’ont vu flirter avec le succès – mais a continué à se laisser guider par son amour de la musique et rendre hommage aux musiciens qui l’ont inspiré. Pas de folie des grandeurs et de studio hors de prix chez les Lemonheads mais un savoir-faire et cette éthique punk rock que le groupe n’a pas quittée.
On retrouve donc sur Love Chant le chanteur qu’on connaît depuis ses débuts, nonchalant, généreux, capable d’écrire des morceaux un peu foutraques portés par son imparable sens mélodique et sa voix chaleureuse. Les trois premiers titres font un sans faute bluffant, avec une mention spéciale pour In The Margin dont les 2’21 minutes s’écoutent comme une masterclass d’indie rock. Le reste de l’album de manque pas de bons titres: Cell Phone Bues et sa méldodie instantanée, et surtout Marauders, dont la rythmique, les riffs de guitare et le coda final, bien allumé, donnent toute sa saveur au morceau.
Sur The Key Of Victory ou Toghether Is All I’m After, des morceaux plus calmes, Dando apparaît sous une autre facette : celle de celui qui est revenu de tout (il a eu une longue addiction à l’héroïne) et sait apprécier la vie pour ce qu’elle a de plus simple et précieux. Tout le charme de Love Chant est peut-être là: un peu rêche, brinquebalant à la première écoute, mais révélant au final sa profonde humanité.